Adaptation et mise en scène
Percussions et création musicale
Assistante à la mise en scène
Création vidéo et graphisme
Création costumes
Création et régie lumières
Régie vidéo
Conseiller scientifique
Administration
« Wie der wolf » reprend la fable de la tragédie grecque « Les Bacchantes » d’Euripide, écrite en 407 av. J.-C., selon laquelle Dionysos, un dieu exilé, maltraité, chassé et refusé par les siens, revient dans sa ville natale afin d’imposer son culte. L’ombre de Dionysos va étendre son influence jusqu’au paroxysme de la violence.
La tragédie parallèle aux Bacchantes racontée dans « Wie der Wolf » est celle de la Grèce actuelle qui a vu renaître depuis quelques années le monstre du racisme dans son aspect le plus effrayant, le néonazisme. Le parti grec néonazi Aube dorée est voté par 7% de la population. L’Autre est devenu la cible, l’Étranger devenu le gibier ; l’ombre grandit et engouffre la conscience. La Grèce déchire ses propres enfants, telle une bacchante déchaînée, devant nos yeux ébahis, spectateurs de ces scènes à travers nos journaux télévisés.
La différence entre les deux tragédies mises en parallèle dans « Wie der Wolf » est que celle des Bacchantes a une fonction cathartique, ce qui n’est pas le cas de la tragédie actuelle que vit la Grèce.
C’est que ce dieu n’est pas comme les autres.
Il est le dieu du délire,
un délire qui peut plonger dans l’horreur.
Il est le dieu de l’ailleurs et veut être reconnu ici.
Ce dieu est l’autre.
On voit que lorsque dans une cité
on croit pouvoir se passer de l’autre
sous toutes ses formes, qu’on le repousse,
que le féminin, l’étranger, l’Asiatique,
le barbare, l’illusion d’une certaine façon,
c’est le mal, à ce moment-là,
celui qui représente l’identité, la sûreté,
devient l’autre, devient un monstre.
Chasser l’autre complètement de soi et de la cité,
c’est devenir soi-même la tête du monstre.
Il est le dieu du délire,
un délire qui peut plonger dans l’horreur.
Il est le dieu de l’ailleurs et veut être reconnu ici.
Ce dieu est l’autre.
On voit que lorsque dans une cité
on croit pouvoir se passer de l’autre
sous toutes ses formes, qu’on le repousse,
que le féminin, l’étranger, l’Asiatique,
le barbare, l’illusion d’une certaine façon,
c’est le mal, à ce moment-là,
celui qui représente l’identité, la sûreté,
devient l’autre, devient un monstre.
Chasser l’autre complètement de soi et de la cité,
c’est devenir soi-même la tête du monstre.
Jean-Pierre Vernant
Du 9 au 21 décembre 2014
Théâtre de la Parfumerie (Genève)
Photos
Vidéo